Pêche et commercialisation : historique
La pêche et le commerce du corail eurent une importance essentielle dans l’économie catalane médiévale, du fait que les principales zones productrices appartenaient à la Couronne catalano-aragonaise. Les côtes de la principauté, depuis Port-Vendres jusqu’au Cap de Saint-Sébastien, de la Mallorque et la côte occidentale de Sardaigne, la côte de Barbaria (régions d’Afrique du Nord situées à l’Ouest de l’Egypte) étaient tributaires des rois catalans, d’après le traité de Jaume II avec le roi de Tunisie en 1301.
Ces droits de pêches furent loués aux Catalans.De ce fait, durant les 14 et 15ème siecles, la pêche et le commerce du corailfurent leur monopole. Pierre III, pour favoriser « l’Alguer », en l’an 1384, ordonna que tous les bateaux se destinant à la pêche du corail sur le côte de Sardaigne devraient accoster à ces ports. Une pragmatique de Ferran II de 1481, renouvelée en 1493, autorisa la pêche du corail dans les eaux de Corse et de Sardaigne. Seulement ses vassaux y maintenaient le privilège pour les « Alguerés » (habitants de l’Alguer, village de pêcheurs de Sardaigne).
En 1446, un Barcelonais, Raphaël VIVES avait loué les droits de corail à la Côte de Barbarie. Les centres commerciaux furent : Barcelone, Cadaquès, Alguer, (Marseille et Liorna étaient les principaux concurrents). On pêchait le corail à partir de canots pointus (4,50 m) au moyen de la « Corallière », ou de plongeurs à poumons libres. Le corail le plus apprécié était de couleur de sang, ou le rosé. Le blanc était bien moins apprécié. Le corail bien poli était l’élément essentiel de la joaillerie catalane. Employé pour faire des bracelets, colliers et des pendentifs, il était aussi utilisé pour faire des rosaires, ou comme pierres fines.
Sa commercialisation était faite en dehors des pays catalans : à Marseille, Genève, Trapani et Liorna, qui étaient le centre des transactions, et conjointement avec Torre del Creco, de la manufacture artistique du corail.
Durant les 17ème et 18èmes siècles, on continua la pêche traditionnelle du corail (il y a des documents sur une autrorisation pour la côte majorquine en 1605), mais la piraterie la rendit plus difficile. A la fin du 18ème siècle, la demande pour la joaillerie n'intensifia pas la pêche et le commerce. Les populations de la côte du Nord de la principauté (Port-Vendres, Cadaquès, Bégur, l'Estartit et l'Escale) reprirent les campagnes corallières.
En 1859, Narcisse MONTURIOL, en inventant « l’Ictini », (petit sous-marin) pensa le dédier à la pêche au corail, pour éviter les efforts des plongeurs. Vers 1880, le corail de qualité arrivait à être payé au même prix que l’or. Les acheteurs de corail furent : les « Albert », de la Escala, les « Elies », de l’Estartit, les « Forgas, de Begur, les « Pont », de Cadaquès, les « Ribera », de Palamos, et les « Sunyer » de Port de la Selva. Ces campagnes de pêche furent dirigées par Joseph Carrascal, l’Entreprise italienne avec Giorgio Zamboni, ou Grecque comme Costas Kontos et Konstantinos Papaiokonomas, qui formèrent un groupe de scaphandriers grecs, surtout au Cap de Creus et au Cap de Begur.
Aujourd’hui : Très demandé sur le marché international en raison de sa couleur et de sa qualité, le corail de Méditerranée se vend bien. Les prix sont très variables (de 50 à 1.500 € le kilo) en fonction de sa qualité, de la grosseur et de la forme. Les courtiers sont tous Napolitains et savent, paraît-il, en déceler l’origine au premier coup d’œil. Le corail de CARRO serait court et trapu, à NIOLON long et fin ; dans les bouches de Bonifacio, il est tourmenté comme du bois s’olivier. Cela permet de se faire une idée des secteurs où le braconnage est endémique. Car la demande étant largement supérieure à l’offre, les négociants achètent sans discernement.
Réglementation : La Préfecture de Région Provence Alpes Côte d’azur a pris un arrêté n° 2006-135 portant dispositions particulières à la pêche du corail dans les eaux du département des Pyrénées-Orientales. Cet arrêté sera mentionné sur notre site après publication au recueil des actes administratifs de la Préfecture de la Région P.A.C.A.