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    Après la déchéance de la Grèce, Rome, victorieuse de Carthage, fut le centre de rayonnement de la civilisation gréco-latine, dont l'expansion dans l'empire romain réalisa l'unité morale de ce monde méditerranéen déjà doté par la nature d'une unité géographique remarquable...

 

En dépit des grandes invasions et de l’altération profonde qu’elles infligèrent à cette civilisation, les peuples méditerranéens ont conservé en Europe des caractères communs et une étroite parenté.         

 De même que les identités nordique, maghrebine, balkanique,  l’identité méditerranéenne existe. Elle s’exprime par l’assemblage des cercles croisés de nos appartenances culturelles et sociales. Les uns et les autres pays des deux rives, sommes méditerranéens. Nous ne somme pas que cela, mais nous le sommes. L’identité culturelle méditerranéenne nous appartient, à nous Européens du Sud. Elle traverse nos autres appartenances, notre appartenance à l’Europe, mais aussi liée au monde arabe, ou à l’Islam et à la chrétienté. Il y a parenté de culture et de mode de vie, fondée sur la lumière, la vigne, l’olivier, le verbe, le geste, le dialogue, l’ouverture, la réflexion mais encore la sensibilité, l’affectif, la mémoire.

            Nous nous devons de mettre en valeur cette « méditerranéité » qui est en nous tous, méditerranéens d’origine et  en ceux qui par leur intelligente tolérance, ont su  nous comprendre et s’intégrer à notre culture et nos traditions,  pour devenir des Méditerranéens de cœur.A partir de ce stade, l’identité méditerranéenne devient géopolitique. Elle s’exprime depuis quelques années par la multiplication de rencontres culturelles, écologiques et environnementales, l’objectif étant de créer une solidarité propre à la Méditerranée occidentale. Mais les relations privilégiées ne pourront être établies qu’à partir des développements qui se trouvent au centre du scénario : les services, la technologie, la politique industrielle, la gestion et de nouveaux accords d’association..Les développements dans ces secteurs exigent une volonté communautaire tenant compte des interventions  des élus territoriaux sur les spécificités socio-culturelles.Un secteur qui nous est cher : La pêche a toujours été un métier rude et difficile,  même si la nature a été à certaines époques, généreuse, les hommes n’y ont jamais vécu insouciants. Aujourd’hui, personne ne conteste la nécessité d’importants efforts d’adaptation au milieu marin si l’on ne veut pas compromettre les ressources de demain. On sait qu’actuellement, on ne saurait agir sans tenir compte de la lourde infrastructure économique qui se greffe sur le monde de la pêche : la concurrence internationale, les lourds investissements supposent une production en augmentation constante. Les progrès technologiques appellent des captures de masse toujours plus importantes. Comment, dans ce contexte, tenir compte des impératifs écologiques ?…            Les exigences de la production s’exercent sur un capital biologique dont la fragilité a inquiété de plus en plus l’observateur. Si aujourd’hui il faut produire à tout prix, c’est le faire au détriment des richesses de demain.Les pêcheurs méditerranéens, ont des  acquis sociologiques transmis par les Anciens de génération en génération, avec l’esprit des principes et des règles prud’homaux ou des « confradias ».  Leurs connaissances de l’écologie marine leur a fait prendre conscience de la fragilité des zones exploitables et de celles trop exploitées. Mieux organisés par des comités de liaisons,  ils affichent une volonté commune de créer une véritable unité méditerranéenne dont devront tenir compte les décideurs de la Communauté européenne.

Carte de la mer Méditerranée